Mobilisation de Lycéens de Gabriel Fauré

 

« Une foule unie » disent certains, mais c’était plutôt une cinquantaine de lycéens qui se trouvaient devant les portes de notre lycée Gabriel Fauré au matin de ce mardi 4 Décembre. C’est ensuite au milieu des klaxons et des cris de ceux-ci, devenus plus nombreux, que la manifestation continua au milieu du giratoire en face du lycée. « Macron démission » disaient-ils sans le penser vraiment : après quelques questions, ce n’était pas pour la démission de celui-ci qu’ils manifestaient, cela représentait plutôt une phrase d’accroche qu’ils scandaient afin d’unir la foule.

 

C’est donc à une manifestation bruyante que nous avons pu assister, se poursuivant de la gare à la Mairie en passant par Courrier, Bonlieu et le Pâquier.

Celle-ci aura été longuement attendue par les syndicats lycéens et aura nécessité le lancement du mouvement des « gilets jaunes » pour voir le jour en se manifestant par des blocages (et parfois même des incidents) dans une centaine de lycées  en France.

 

En questionnant plusieurs de ces manifestants, la contestation portait essentiellement sur la réforme du Baccalauréat, celle de la plateforme de ParcoursSup mais constituait aussi un soutien qu’ils apportaient aux ‘’gilets jaunes’’, mouvement qui se répand en France dans plusieurs instances représentatives. Même si certains lycéens ne savaient pas vraiment ce qu’il y avait derrière tout cela et si l’effet de masse en emporta un grand nombre, d’autres restaient mobilisés et engagés pour leur cause. Un représentant de ce mouvement nous dit ainsi que « plus de 100 000 candidats à ParcoursSup sont restés sans réponse positive l’an passé» ; ils crient donc aux « études supérieures pour tous » en répondant présents au syndicat de l’UNL  (Union Nationale Lycéenne) ainsi qu’en apportant leur soutien aux ‘’gilets jaunes’’. Ce représentant nous explique aussi qu’ils comptent distribuer des tracts d’information face aux nombreux manifestants mal informés. Ils comptent également s’unir avec de nombreux lycées dans ce mouvement solidaire. Ils prétendent avoir le consentement si ce n’est le soutien du proviseur avec qui ils disent avoir pu s’entretenir.

 

Ce blocus reste axé sur les revendications lycéennes qui défendent leur avenir, qui pensent réagir à une accumulation de contraintes en « allant directement au concret », nous dit une lycéenne. Ils sont nombreux à ne pas savoir quoi faire l’année prochaine et redoutent les réponses négatives. Entre la spécialité maths qui serait d’un niveau trop élevé pour certains, la nécessité de choix imminents pour d’autres, tous semblent se mobiliser pour un futur qui leur parait déjà proche.

 

Le « Macron démission » semble finalement peu en rapport avec leurs revendications, car « il fait de bonnes choses mais va trop vite dans ses réformes » nous dit un lycéen, « nous ne sommes pas contre Macron mais contre certaines de ses idées », nous dit une autre. Selon la plupart des lycéens manifestants, c’est à lui, le Président de la République, de gérer ce manque de communication. On peut aussi entendre quelques perles de ce genre : « Le mec, il se rend pas compte que c’est la guerre dans son pays, et lui,  il s’occupe juste de changer sa moquette ».

 

Tandis qu’à l’étranger, certaines rumeurs courent sur ce mouvement qualifié de « fièvre jaune », la référence aux manifestations étudiantes de Mai 68 commence à circuler, des couloirs du lycée aux pages de mobilisation des réseaux sociaux. Ces manifestations devraient continuer cette fin de semaine. (A voir avec les nouvelles annonces du Président).

 

Enfin, pour revenir sur ce mouvement des gilets jaunes, il est difficile de se faire un avis sur leurs revendications car celles-ci restent confuses et toutes ne pourront pas être satisfaites. On doit ainsi se demander comment financer tous les avantages qui nous sont octroyés aujourd’hui en France, si on retire les taxes. Comment peut-on satisfaire un mouvement qui refuse la discussion et qui n’est pas capable de choisir des représentants ? Beaucoup de questions auxquelles chacun peut réfléchir et sur lesquelles on peut porter un avis différent car, attention, nous sommes dans une démocratie et chacun a le droit d’exprimer son opinion. Cependant, jusqu’où peut aller la liberté d’exprimer l’opinion de chacun et quand est-ce que celle-ci empiète sur celle d’autrui ?  Vous n’avez plus qu’à vous  plonger dans vos cours de philo !

 

(Cet article peut adopter un point de vue subjectif, autorisé dans ce journal)

Chloé